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Révolutions et Moyen-Orient : demain la 3ème guerre ?

31/01/2011

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Dès les premières heures des événements Tunisiens, il était prévisible qu’ils déborderaient sur l’ensemble du monde Arabe. Une guerre qui se met en place et qui par le jeu des dominos et des alliances, celui des intérêts économiques et politiques, bientôt enflammera une grande partie du monde. En tous les cas le nôtre de monde. Si prévisible qu’on se demande pourquoi le bruit des armes ne couvre pas, même un peu, celui de l’allégresse générale.

 

D’abord l’Egypte m’a avertie une spécialiste du Moyen-Orient issue de l’IPPRIS. Une Egypte qui se brisera comme s’est brisé le Soudan.

Sauf que l’Egypte, pourvue d’une armée forte, se débrouillera avec elle-même, n’acceptera pas les ingérences et se détruira d’ici 4 ou 5 ans, entre ses batailles intestines, religieuses et tribales. Une sorte de Liban recommencé qui entraînera dans son explosion, l’Algérie, l’Iran et l’ensemble des pays du Moyen-Orient qui dans l’enthousiasme libertaire de ceux trop souvent soumis à l’arrogance et l’exploitation des dictatures et des colonisateurs en tout genre, se lèveront et se ligueront par nécessité d’un exutoire économique aux désordres et manques de nourriture des pays, contre l’ennemi désigné et ancestral : Israël.

Israël toujours sur la défensive doit actuellement mobiliser son armée, prêt à protéger à tout prix sa population, les territoires, ses enfants et son devenir.

Tant qu’on n’a pas passé de temps là-bas, on ne prend pas la dimension de la résistance d’Israël et des Israéliens. La résistance qu’ils n’ont pas su opposer à l’oppression antisémite banalement répandue dans le monde jusqu’à l’outrance de la dernière guerre, ils l’ont d’un seul coup et pour toujours intégrée. Une résistance et une force de vie « à la vie à la mort » égales à celle de cette révolution Tunisienne qui sera, hélas et probablement récupérée par des Islamistes plus ou moins modérés, surtout plus performants dans la gestion du social ainsi qu’on peut le voir au Pakistan et au Sud Liban, mais aussi par des économistes de haut vol, Fmi et autres marionnettistes d’un monde oligarchique qui avec quelques-uns seulement dirige la planète.

Une révolution qui risque d’avoir dans les mois qui viennent, nul autre parfum que celui des roquettes explosées sur les territoires d’Israël et sur les pays Arabes dans une confrontation défensive pour les uns, exutoire pour les autres, avec le poids d’un terrorisme islamiste agissant par représailles sur l’ensemble de l’Occident.

 

Tout ça au nom de la liberté.

Liberté j’écris ton nom dit le poète, englué entre l’absinthe, le froid de sa misérable chambre et parfois la chaleur de la reconnaissance générale.

Mais, c’est quoi la liberté et qu’est-ce que ce mot recouvre de réalités et de mensonges ? Le sentiment d’exister sans entraves ? Quand nous voulons toucher à l’autonomie et que rien ne vient en altérer le droit fondamental ? Lorsque nous pouvons décider par et pour nous-mêmes de ce que sera notre vie, et portés par une irrépressible fraternité, jusqu’à celle du reste du monde ?

Barack Obama l’a fait. Il a, dans un élan planétaire réconcilié « les descamisados » de tous les pays et en quelques minutes, suspendu le temps des hommes qui unanimement communièrent pour le meilleur. Si un homme noir pouvait devenir Président en Amérique, alors chacun avait une chance de pouvoir être ce qu’il voulait. Chacun pouvait briser ses chaînes et être libre.

Mais Barack Obama s’est appuyé sur les lois pour parvenir où il est. Il n’a engendré ni morts ni batailles et a pris son destin en main en même temps qu’il a imaginé prendre celui des Américains.

Ce qui se passe en Tunisie, ne participe pas d’une prise de conscience réfléchie et concertée, c’est une révolution populaire spontanée, plus probablement l’utilisation par en dessous, d’un raz le bol général judicieusement manipulé et activé.

 

Nous désirons tous la chute des tyrans, mais comment procéder sans ravages et pertes de vie ? Des destructions vaines et inutiles au regard de ce que nous a appris l’histoire. D’autant qu’il y a loin de l’idée de la démocratie à son application, surtout si nous regardons la cécité dont nous avons été atteints pendant des années envers les agissements de Ben Ali. Cécité qui perdure envers d’autres pays. La Chine par exemple où les droits de l’homme sont bafoués, mais devant laquelle nous restons silencieux et toujours aveugles, pour cause d’économie.

Il y aurait-il des libertés et des consciences à deux vitesses ?

À quel moment les Occidentaux considèreront-ils qu’ils doivent apporter leur soutien aux chinois emprisonnés par un pouvoir totalitaire ?

Quand cela arrangera les oligarchies qui nous dirigent et qui alors l’induiront ?

Malgré tout et au-delà de ce qui est, il y a quelque chose de sublime dans cet élan qui porte les hommes à se libérer des tyrannies. La preuve que le meilleur en eux existe aussi, une porte ouverte sur tous les possibles…

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