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Et si le monde n'était pas...

03/02/2010

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Ce que vous croyez qu'il est et ce qu'il semble être : violent et batailleur, un ramassis d'ex-traîneurs de sabres devenus au fil de leurs épées les monarques du monde. Ainsi se sont construites nos sociétés. Les plus forts au jeu de la guerre ayant installé leur pouvoir aux sommets des nations.

Les révolutions en ont destitué quelques-uns, mais tels des dinosaures certains trônent encore, et parfois heureusement, il faut bien le dire.

 

Des siècles d'intronisation les ont suffisamment apaisés et ils peuvent sans danger, être meilleurs que leurs sujets, voire les comprendre, un peu, je n'irai pas plus loin tant leur vie est éloignée du terrain, mais derniers vestiges d'un temps qui ne reviendra plus, c'est presque avec affection qu'on les regarde vivre avec des protocoles, qui doivent faire mourir de rire, s'ils n'étaient morts depuis des lustres, ceux qui leur ont, par descendance, offert des royaumes.

Le ridicule ne tue pas et la mémoire oublie ce qui la dérange.

Nous avons donc fini par intégrer le faste et le luxe indécents des derniers rois du monde d'autant qu'ils sont parfois touchants, et si vous me permettez une anecdote personnelle « qu'il » ne m'en voudra pas de livrer, j'ai beaucoup discuté il y a quelques années avec un de ces prestigieux et décadents descendants à qui du haut de ma trop grande jeunesse,j'ai pu dire sans douter un instant de mon bon droit « Je croyais qu'on vous avait tous tués en 1789 » et comme il me parlait, manifestement glorieux, de ses aïeules qui furent toutes les trois des amantes de louis XV, j'avais rajouté, inconsciente du mal que je lui faisais « Chez moi, y a jamais eu de putes ! »

La jeunesse, c'est souvent trop violent !

Plus tard, devenue adulte, j'ai regretté. Mais j'ai fait mon miel de ces parcours que nous avons tous, quels qu'ils soient et quels que soient les milieux, et j'ai vite compris qu'on ne pouvait pas tout s'autoriser et surtout pas « tuer » ; que lorsque la nature nous donnait des aptitudes, c'était toujours pour une utilité commune, comme un prêt. Les fameux « talents » en somme, et avec le temps, même si l'impatience nous tient toujours et que la violence du monde nous frappe de toute son injustice, qu'on voudrait bien souvent encore « faire la révolution », nous apprenons à être plus sages, à admettre et aimer pour ce qu'elle est et comme elle est, cette humanité en devenir, dont nous sommes.

Au fil de ces chroniques, j'ai découvert « des talents » justement. Parfois ouvertement exposés et parfois sous-tendus, à peine dits, ou dits à contrario ainsi que le font certains, histoire d'émerger et d'être vus et reconnus, aimés peut-être ?

Qui lo sa ?

Celui qui écrit et harponne, entaille et lacère pour une main tendue qu'on ne lui tend jamais ?

Utiliser la violence pour exister est un moyen qui porte et a porté ses fruits, mais à quel prix ? Pour quel accomplissement personnel ou de société ?

Je crois profondément que l'amour est la seule chose qui fasse lien entre les hommes. Qu'il faut plus de courage pour l'assumer qu'il n'en faut pour détruire. Que si les religions, les dieux et la foi existent, c'est qu'au-delà de ses compulsions destructrices, l'humanité porte en elle, aussi, ce qu'il y a de meilleur : l'amour. La seule chose qui vaille la peine de mourir, peut-être...

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