Marine Le Pen, une Présidente Française,un jour? « Mots croisés » avec Arlette Chabot.

13/12/2010

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Sur France 2 hier soir 9 décembre 2010, quelque chose à changer dans la configuration politique de la France. Arlette Chabot dans l’émission « Mots croisés » avait invité Marine Le Pen avec en face d’elle, Alain Duhamel et Rachida Dati. Et il s’est passé quelque chose d’incroyable. Plusieurs choses en fait, qui allaient de la façon de « croiser le fer » à celle d’investir une fonction.

La première partie, qui s’engagea d’abord entre A.Chabot et Marine Le Pen, fut fructueuse et de haut niveau. La présentatrice posait les bonnes questions, déterminée en vraie journaliste investie de sa fonction, à mettre l’accent sur les zones d’ombres et toujours douteuses suspendues au-dessus du Front National, comme : nazisme, antisémitisme, sécurité intérieure, immigration, racisme, pour les plus récurrentes, mais aussi économie, programme sociaux etc. mais sans jamais se départir de la courtoisie. Ni agressive, ni complaisante, en quelques mots simples et précis, on peut dire qu’Arlette Chabot démarra un vrai débat, et en exposant sans détours le passé du Front National lié au « Patriarche » du parti avec les points en questionnement depuis des décennies, elle permettait une compréhension claire et plus réelle de ce qu’a été le Front National, ce qu’il est devenu, et surtout ce qu’il pourrait devenir sous l’impulsion de Marine Le Pen qui en prendra sans doute la Présidence dans quelques jours.

Une Marine Le Pen qui à l’égale de la journaliste, fût elle aussi sans détours dans des réponses qu’elle n’esquiva pas, au contraire. C’est fermement et paisiblement qu’elle se démarqua des propos reprochés à son père sur le nazisme et l’antisémitisme « Il est mon père, mais il est lui et je suis moi. Nous ne sommes pas de la même époque, je n’ai pas vécu les mêmes choses, je suis d’une autre génération, et pour moi sans discussion aucune, le nazisme est une abomination et si je suis Présidente du parti, je me séparerai des derniers bras cassés de l’extrême droite. Je fais de la politique sans doute parce que je suis née dedans, mais surtout parce que j’aime mon pays. J’ai envie de le sortir de l’enlisement dans lequel il se trouve, j’ai envie que les plus petits soient enfin pris en compte, que l’économie redémarre, qu’on puisse se promener dans les rues sans se faire agresser, sans se faire tirer dessus, ce qui m’est arrivé il y a quelques semaines, et je veux et vais le faire parce que j’en ai les compétences et les forces. »

Je ne vais pas vous relater toutes les réponses de Marine Le Pen à Arlette Chabot, mais vraiment on ne pouvait qu’être frappé par son intelligence, son bon sens, sa sérénité, sa connaissance des dossiers qu’ils soient sur l’économie, le travail ou les retraites. Son humanisme aussi parce que vouloir réaliser une société plus juste dans la matérialité d’aujourd’hui, avec un programme ancré sur les réalités, mais éloigné des démagogies qui ont perdu « ma » gauche et très loin d’un Sarkozisme qui soigne les banquiers et l’argent au détriment du reste de la population Française, semble du bon côté du cœur.

On ne pouvait qu’être interpellé par le charisme qu’elle dégageait. Une femme puissante c’est sûr, capable à n’en pas douter d’avancer politiquement, ainsi que ces femmes qui ont marqué certaines nations comme Golda Meir ou M.Thacher, et nous étions confrontés hier soir à une force vive qui pourrait regrouper les Français de tout bord pour une République redevenue républicaine aux yeux de Français malmenés par le régime de N.Sarkozy ou les égarements de la gauche.

Alain Duhamel ne s’y est pas trompé, mais dominé par son désir de discréditer Marine Le Pen devant les téléspectateurs au lieu d’être à l’écoute et de trouver en bon journaliste les failles qu’il pouvait ou aurait pu mettre en évidence pour mieux nous éclairer, fut embrouillé et brouillon. Au bord de la crise de nerf, il se dévoila polémiste, discourtois, voire de mauvaise foi devant une Marine Le Pen toujours attentive et calme. C’était étonnant.

Le débat politique clair et bien mené par les deux femmes devint en quelques minutes sous la hargne hors propos d’Alain Duhamel, un théâtre de comédie. Heureusement Rachida Dati, aussi posée que Marine Le Pen redonna un peu de matière au débat, mais avec des arguments éculés, bien insuffisants et si peu solides, qu’ils n’apportèrent aucune clarté complémentaire. D’autant que Rachida Dati qu’on peut estimer pour sa réussite personnelle, fut prise sur les dernières minutes d’une volubilité qui emplit de confusions sonores la fin du débat.

Pour conclure, hier soir dans « mots croisés », la politique Française a pris un tournant. On peut aimer ou pas Marine Le Pen, mais on doit lui reconnaître une force et un bon sens qui allient la sensibilité féminine à la rigueur masculine, un esprit d’analyse et de synthèse instantané, des convictions, et je le redis un charisme qui pourrait faire d’elle un jour, une Présidente Française.