DESTITUER SARKOZY AVANT 2012 ? Les jeunes le peuvent, et il le sait

26/10/2010

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En dehors de ceux qui ont faim et qui alors, trouvent des forces pour détrôner les dictateurs, seuls les jeunes déstabilisent et font tomber les gouvernements. Sarkozy le sait et depuis l’entrée de la jeunesse dans le mouvement social contre, non pas une réforme que chacun sait nécessaire, mais le despotisme Stalinien qui la porte, il tente d’opposer les camps et les âges entre autres manœuvres délictueuses pour rompre la grève, mais plus particulièrement pour maîtriser cette jeunesse en mouvement dont la force pourrait le faire chuter avant 2012.

Une saine colère s’est enfin emparée d’une jeunesse révoltée par une société qui lui a volé son avenir en perpétrant le plus grand hold-up de tous les temps. Des milliards de déficits que les adultes lèguent à la jeunesse en toute impunité, plombant son avenir en le réduisant à cette nécessité du remboursement.

Cela ne s’était jamais produit dans l’histoire.

Et cela seul aurait largement suffi à ce qu’un jour la jeunesse se révolte, mais entre lois barbares (Sarkozy a ramené l’âge d’emprisonnement légal à 13 ans) et par le biais de multiples rouages, la mise en place d’une infantilisation destinée à les rendre incertains, indifférents ou inaptes à saisir « la réalité », les jeunes avaient du mal à se mobiliser pour leur propre défense, pour se réapproprier un semblant d’avenir et l’espoir d’un peu d’horizon.

 Mais, comme dit le proverbe, à trop tirer sur la corde… !

Alors malgré le déferlement et barrage de CRS et de policiers devant les établissements scolaires destinés à tuer dans l’œuf toute velléité de révolte étudiante, devant l’émergence de casseurs « étrangement » apparus pour désigner à la population combien « les jeunes sont dangereux » et la brutale et violente répression policière contre elle, la jeunesse s’est redressée, consciente soudain qu’elle ne peut plus compter sur personne et qu’il lui faudra seule, mettre en place ce qui sera son devenir.

La jeunesse se mobilise aujourd’hui et sans doute plus encore demain, parce que trop c’est trop et qu’en plus du pillage autorisé et légalement orchestré de leur future vie d’adulte en les endettant de milliards d’euros, le gouvernement Sarkozy vote avec toute l’hypocrisie de politiques néandertaliennes (de gauche comme de droite, la réforme des retraites aurait dû se réaliser sur plusieurs années et en concertation réelle) une loi sur les retraites qui entraînera la jeunesse actuelle à travailler sans doute jusqu’à 70 ans, pour payer celle des adultes que nous sommes, les vieux de demain, sans aucune certitude de pouvoir subvenir à la leur quand elle se présentera.

Alors effectivement la jeunesse se révolte. « La cave se rebiffe ! » dirait Audiard, et les jeunes montent aux créneaux, revendiquent leurs droits à la vie, au bien-être et à l’espérance…

— Mais de quel droit ? Semble répondre Sarkozy dans ce langage que les présidents des autres pays nous envient : des gamins des rues à karchériser, à renvoyer en Roumanie ou ailleurs ! Des racailles de banlieue ! Ce n’est pas nos enfants en droit ou médecine qui sont dans les rues, mais de la chienlit, merci De Gaulle tu m’as coupé l’herbe sous le pied ! À la schlag tout ça, j’ai déjà mis les policiers devant les écoles, violenté des élèves, brisé la grève des raffineries avec l’armée et fait passer la loi sur les retraites qu’on voulait me voler ! Les Français sont des veaux ! Tu l’as dit avant moi ? Tire-toi pauv’con !

De Gaulle c’est sûr, doit fulminer de se faire plagier comme un bleu, mais nous les Français qui nous retrouvons dans les revendications de la jeunesse, nous avons, au milieu du marasme ambiant, de quoi nous réjouir quand même si on se souvient comment De Gaulle fut éjecté unanimement par les Français.

Malgré tout, si De Gaulle et Sarkozy ont en commun l’autorité jusqu’au despotisme, celle du Général se construisit et s’appliqua sur des valeurs morales et civiques que Sarkozy depuis 2007 n’a jamais démontrées ou appliquées.

Cela change évidemment la donne et le résultat. Les échanges surtout avec la République qu’il sape dans ses fondations, les lois qu’il réorganise selon ses besoins, les Français qu’il méprise et mène à la baguette au point d’imposer autoritairement des mesures que la nation entière rejette.

Il n’est pas le premier que le pouvoir fait disjoncter : Staline, Caucescu, Castro et quelques autres pires encore, mais devant ce triste constat d’un homme dans la « toute-puissance », et puisque nous les adultes malgré nos désirs de résistance sommes trop englués dans nos obligations pour lui tenir tête efficacement, soutenons alors cette jeunesse qui a décidé de l’affronter et croyons en elle dont la force vitale est seule capable de soulever les montagnes, de faire trembler et faire chuter les dictatures.

Soutenons-la parce que ses revendications sont justes. Parce que ce que nous lui avons pris est inique et jamais vu dans l’histoire. Parce que nous l’avons spoliée et volée, parce que nous lui avons menti sur tout…