Où SONT LES HOMMES ? !

27/10/2010

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Peut-être en Asie, dans ces nouveaux paradis où s’expriment de délicieuses « Fleurs du mal » inacceptables dans notre Europe libérée depuis 68 des carcans masculins trop autoritaires.

Mais peut-être aussi, c’est ce que je voulais croire, là où sont les combats pour la survie, quel que soit le combat, et au risque très souvent de me faire taxer de « séductrice » je prenais votre défense, messieurs, en essayant d’expliquer combien nos mères vous avaient blessés à force de se vouloir égales. Combien et heureusement pour l’espèce humaine, vous étiez dépositaires par nature d’une violence qui a permis l’émergence et la pérennité de l’humanité. Chasser le mammouth demande des forces brutales, mais c’est cette brutalité qui a permis la survie. J’ai toujours imaginé, peut-être à tort, que si les hommes avaient eu la sensibilité des femmes, nous n’aurions pas survécu à la violence du temps et des éléments.

 

Seulement entre archaïsmes et ressentiments, et au-delà de l’évolution des espèces, vous semblez aujourd’hui avoir perdu vos repères et jusqu’à cette construction moléculaire du « mâle » qui vous faisait dire « Les femmes et les enfants d’abord ! »

Jusqu’à il y a quelques semaines encore je mettais des bémols à votre violence perceptible sous le vernis éducatif, en me disant que la plus grande part de vous était bonne, que ce n’était qu’une question de situation, qu’il suffisait que votre destin, votre fonction d’homme soient alertée et vos qualités revenaient en surface.

Eh ben non, c’est pas comme ça, et vous ne semblez plus capables aujourd’hui de défendre une jeune femme agressée dans la rue, ni même simplement de lui proposer de l’aide, ce qui aurait dû se passer après un incident comme celui dont a été victime une de mes amies le 4 octobre dernier, et qu’elle vient de me relater par mail :

- « Comme convenu, je te fais un résumé de l’incident du samedi 4 octobre dernier.

Je venais de me garer rue de Saussure à 150 m de mon domicile. Je rentrais de chez des amis, il était 1 h 30 du matin et je me hâtais d’aller vers mon immeuble. La nuit était noire aussi je me dépêchais pas vraiment tranquille, lorsqu’un jeune garçon encapuchonné est arrivé en courant derrière moi et au vol m’a arraché mon sac à main. J’avais encore mes clés de voiture en main, mais plus de clefs d’appartement, plus de papiers d’identité, de carte bleue, de téléphone, plus d’argent, rien.

C’est désorientée par la rapidité de l’action que je l’ai vu s’engouffrer dans le square Paray un peu plus loin, mais avec ma voiture je pouvais me rendre chez ma mère.

Je roule 300 m et j’arrive sur la porte d’Asnières. Devant moi un local ouvert et un homme en uniforme que je prends pour un vigile. En fait, c’était un employé de la RATP. Je lui raconte qu’on vient de me voler mon sac avec tous mes papiers, que je suis sans argent, etc. Il rentre dans le local, va voir ses collègues qui regardent la télévision, leur parle quelques secondes, mais aucun d’eux ne quitte des yeux l’écran du téléviseur, ni ne se retourne vers moi pour me proposer quelque chose. Pas même de téléphoner à la police.

J’ai donc continué mon chemin en réfléchissant à ce qu’était devenue notre société. Bref, un peu plus loin je croise une voiture de police. J’avais devant moi les bonnes personnes et c’est presque comme une petite fille que je leur ai raconté ce qui m’était arrivé. Ils me demandent à quel endroit cela s’est passé? Je leur donne l’adresse, et là d’un coup « ah ben là on ne peut rien faire» et ils me conseillent de porter plainte le lendemain au commissariat. Et ils sont repartis marauder sans me proposer d’aide.

Si je n’avais pas eu ma mère à proximité, j’aurais été mal en plein Paris la nuit…

Bon, tout s’est résolu le lendemain, mais quelque chose reste comme une blessure : L’absence de protection de la part des hommes que j’ai rencontrés. Au moins 7 pendant cette nuit bizarre, alors ma Louise, comme je te l’ai dit au téléphone, j’ai été plus perturbée par l’indifférence de ces individus qu’on ne peut appeler « des hommes», que par le vol lui-même. »

Voilà Messieurs ce que je viens de recevoir de mon amie Catherine, et j’avoue que je vais avoir du mal maintenant à prendre votre défense et à continuer avec une vraie tendresse d’évaluer votre masculinité, en plaçant des accents circonflexes sur le mot « mâle ». Un, deux, trois ou quatre selon que vous étiez très machos et autoritaires, plus ou moins « mâles » justement.

Vous allez donc me manquer, j’aimais bien l’idée de nos rôles définis, vous les chasseurs de mammouths, nous les fées du logis, et le monde est réellement en mouvement, mais pour où ?

Et où sont les hommes putaindebordeldenomdedieu ?! a lancé Alice en balançant ses « tintin » dans la Seine.

J’aimerais bien savoir aussi…