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Écouter et évaluer pour bien intervenir, c’est ce qui est nécessaire pour se protéger : A propos de Marine Le Pen

14/12/2010

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Relater un débat qui fut national sur une chaîne publique, le faire sans à priori ni complaisance pour l’un ou l’autre des protagonistes de cette soirée, juste dire voilà ce que j’ai vu, pour en montrer l’esprit et mettre en évidence des forces et des dangers éventuels sur lesquels chacun de nous doit réfléchir de façon à bien regarder en face ce qui est, vers quoi nous allons et nous irons, si nous ne prenons pas en compte les adversaires éventuels, m’emplit d’inquiétude pour l’avenir et la présidentielle de 2012, mais aussi de tristesse pour l’uniformité et l’embrigadement de la pensée, qui ne réagit plus que dans l’espace socioculturel ou idéologique dans lequel il s’est, ou on l’a inscrit.

Dire voilà ce que j’ai vu et entendu n’est pas faire du prosélytisme envers le FN, c’est prendre en compte une nouvelle donnée avec laquelle il va falloir faire, et ce n’est pas occultant, niant, ridiculisant ou en déformant les propos de MLP, que nous supprimerons le danger de son impact sur les foules, mais en comprenant ce qu’elle est, et en y faisant face sur le terrain de la politique.

Alain Duhamel et Manuel Valls sont passés pour des névrosés arrogants pendant l’émission « Mots croisés » parce qu’ils n’ont pas compris que le simple dénigrement systématique d’une personne, devant des millions de téléspectateurs, n’était plus suffisant pour la faire chuter. Le premier justement habitué à laminer le FN avec l’absolution de chacun, s’est fait piéger par le calme et la rigueur de MLP. Quant à Manuel Valls qui se flattait de connaître les problèmes de terrain parce qu’il était maire, il n’a rien trouvé de mieux que de dire à MLP qui soulignait qu’elle était maire aussi : « mais vous, ce n’est pas pareil » ou quelque chose d’approchant, mais c’était le sens. On semblait revenu à ce qui ridiculisa L.Fabius lorsque pour avoir le dernier mot dans un débat dans lequel il était en difficulté, il avait lancé « C’est au premier Ministre de la France que vous vous adressez ! ».

Je suis vraiment inquiète pour l’avenir parce que si une simple chronique pour éclairer une zone encore obscure n’est pas comprise pour ce qu’elle est, alors comment pourrez-vous imaginer les stratégies de Nicolas Sarkozy pour 2012 et ses provocations pour déstabiliser la gauche ?

Exemple ? : Nicolas Sarkozy a tout intérêt à ce que Marine Le Pen monte dans les sondages et comme il maîtrise un grand nombre de médias, il va rejouer avec elle ce qu’il a joué avec S.Royal. Tandis qu’une partie de la droite la laminera, l’autre la mettra en avant. Soit elle est démolie et là c’est quand même lui qui sera en face de DSK, mais il prend un grand risque, soit MLP arrive au deuxième tour, et la gauche entière reproduira ce qui s’est passé en 2002, elle votera Sarkozy pour ne pas voter Marine Le Pen. C’est sans aucun doute pour lui le meilleur plan.

Je voudrais évidemment que cela ne soit pas, mais au vu de certaines de vos réactions et de celles des représentants du PS depuis quelques jours dont le discours n’a pas changé, vraiment je suis inquiète. Dénigrer plutôt que discuter programme politique de façon à en montrer les failles ouvertement, c’est prendre un gros risque pour dans très peu de temps. Le seul à être heureux en ce moment c’est N.Sarkozy. L’idée pour nous serait de savoir regarder la poutre, mais aussi la forêt. Pour conclure, j’ajouterai et plus particulièrement pour Pascal, que la sincérité n’est pas du domaine privé, mais de l’être qui la porte, qu’aujourd’hui la politique a changé, que les personnes sont confondues avec les idées qu’elles défendent, c’est d’ailleurs pourquoi vies privées, époux et enfants sont autant d’outils pour gagner les cœurs et des voix, et puis peut-être aussi que la vie est mouvement que les choses bougent et changent. Peut-être que Marine Le Pen n’est que le bras armé de son parti, mais peut-être qu’elle est sincère et désireuse de faire de vraies choses… Nous n’en savons rien. À elle de prouver, à nous d’être vigilants.

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