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Lettre ouverte à François Fillon : à quand une loi contre la révolution ?

22/04/2009

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Auprès d'un chef de l'Etat que nous dirons « dispersé » vous aviez l'air d'un homme raisonnable. L'assurance d'un frein aux égarements gouvernementaux. Mais voilà que devant la colère des Français et leur sentiment d'injustice devant les outrances financières dévoilées par la crise et les précarités qu'elles ont induites, vous vous mettez à parler comme De Gaulle en 68, alors que grèves, manifestations et revendications populaires avaient soudé le peuple de France.

Je vous ai entendu sur LCI, ainsi que BHL face à Ch. Barbier (décidément à tous les vents de tous les médias), proclamer que d'autres moyens que la grève et ses conséquences parfois violentes existent pour faire avancer les dialogues entre patrons et salariés.

D'où tenez-vous que des discussions entre dominants et dominés aient eu des résultats positifs dans l'histoire ? Gandhi ? Je vous l'accorde. L'exception et encore, il y eut des blessés et des morts. L'histoire des hommes est jonchée de révolutions et de luttes physiques contre les inégalités et les injustices, contre la violence et la répression des dictatures en tout genre.

En vous écoutant réduire ainsi que BHL, la dimension de l'action des grévistes de Continental à un groupuscule, alors que 1200 salariés en colère se sont unis pour résister, on se serait cru revenu au temps de De Gaulle minimisant les révoltes de 68 et les taxant de « chienlit ». « Un peuple de veaux, de veaux qui se couchent... »

C'est ce que De Gaulle a dit des Français, mais en regrettant que cela soit, alors que vous, en voulant pénaliser les grévistes, c'est ce que vous voudriez les voir faire, qu'ils se couchent, alors que seule la résistance, hélas parfois armée, est venue à bout des iniquités, a jeté les tyrans à terre et remis les hommes debout.

Ce serait bien Monsieur le premier Ministre que vous écoutiez mieux les Français parce que là, leur colère est si grande et leur sentiment d'injustice si profond qu'à moins d'emprisonner les gens et de faire une loi interdisant « la révolution » il y a de grands risques qu'elle batte bientôt les pavés de France.

Louise Gaggini

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