Insoutenable fragilité des êtres
21/10/2009
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Du réchauffement climatique à la disparition des forêts en passant par les espèces en voie de disparition, la globalisation, les guerres, les famines, les virus, les OGM, le nucléaire et autres fléaux très humains, partout on incrimine, on accuse, on détruit, on cherche le ou les coupables, parfois seulement des boucs émissaires, toujours de quoi apaiser la crainte de notre dissolution.
Ne faudrait-il pas repenser la chose et considérer l'acharnement dévastateur que nous mettons à survivre, non pas comme une indignité mais, au contraire, comme le plus beau des talents que nous avons reçu ?
Et cette propension que nous avons à condamner et tuer l'autre ou à le niveler à notre image ne s'est-elle pas amplifiée sous l'impact des volontés opportunistes qui gouvernent les états ?
Alors, accepter l'inéluctable ? Se résigner à la jungle et au plus fort gagne ? Réapprendre le pardon, la mansuétude, la compassion pour les autres et nous-mêmes ? S'élever au-dessus des contingences qui sont « l'arbre qui cache la forêt », intégrer l'abstrait dont nous sommes et nous défier à vie des leaders et faux prophètes à qui, par innocence et vanité, nous donnons tout pouvoir ?
Accepter l'inéluctable n'est ni de la résignation ni de l'égoïsme, pas même de l'indifférence, c'est seulement vouloir approcher un peu mieux ce qui est. Exemple ? Le climat change et l'on nous dit que nous sommes responsables. Mais qui peut croire une chose pareille ? L'impact des hommes sur la modification des climats est si minime, comparée à l'évolution de la planète qui est constamment passée « du froid au chaud » que cette volonté à nous culpabiliser, loin du « vrai » discours scientifique, relève bien de la mainmise de lobbyings économiques et politiques ainsi d'ailleurs que pour les autres fléaux cités plus haut. Relève bien de la nature humaine.
Il nous est difficile de nous résigner à ce que nous croyons être de l'injustice et, ainsi que Don Quichotte, nous nous battons contre des moulins à vent érigés exprès pour nous. Et nous nous dispersons dans des combats douteux, convaincus de notre capacité à démêler le faux du vrai, certains d'être du bon côté de la vie, de la beauté et de l'universalité, alors que nous ne sommes qu'aveugles et puérils, emplis de vanité enfantine.
Quelles que soient nos batailles, les baleines disparaîtront, nous aurons toujours trop chaud, trop froid, trop soif, trop faim, tandis que les moins et les plus évolués d'entre nous, soumis à leurs instincts, continueront de violer, tuer, frapper, voler, dans l'encoignure d'une rue ou à l'échelle des états, quoi que nous fassions.
Alors, peut-être être indulgents ? Plus humbles ? Accepter de n'être encore que ce que nous sommes et incapables de discernement, en attendant l'émergence d'une autre vie, dans quelques milliers d'années, quand notre petit monde aura rôti sous les rayons d'un soleil à la hauteur de son rôle. Ainsi finira la comédie...
Louise Gaggini